Suite des articles

Cérémonies sacrificielles. 
Les gilets jaunes ne manifestent pas, ils protestent. Et avec eux, par procuration, une très grande partie des Français (selon les sondages de soutien massif). Ceux qui sont sur les points de barrages et dans les rues ont opté pour un engagement personnel qui s'apparente à un sacrifice. Il y a eu morts et blessés, et ce sacrifice prend dramatiquement tout son sens. Un autre sacrifice pourrait répondre aux protestataires, celui du départ du président de la République. Même si le premier ministre démissionnait, cela ne serait pas suffisant (dans les faits le président sacrifierait son PM sans que cela ne soit interprété comme juste, et suffisant). Ce qui serait juste, aux yeux des gilets jaunes, ce serait la démission du président car leur constat est sans appel : fiscalité injuste sans dialogue, comportement irritant inutile, trop d'appui unilatéral au bénéfice d'une population avantagée et large faillite de sa politique. Lorsqu'un président de la République provoque tant de colère, et de dégâts sur le plan de la morale et de l'injustice, il ne reste plus grand-chose à faire. La suite de son mandat est obéré et il se retrouve concrètement limité dans ses actions. Son départ serait le point d'orgue d'un vaste mouvement ; et probablement la base d'un redémarrage salutaire de la vie économique, sociale et politique. Il y a des moments où partir n'est pas un acte de faiblesse dans la décision mais plutôt une force. Le président devrait se montrer suffisamment fort dans ce sens. Le contraire, par contre, pourrait s'assimiler à une obstination sans issue et mettrait en place une sorte d'agonie dont tout le pays souffrirait. Avec là encore de nombreux problèmes en vue.
(Dimanche 9 décembre 2018. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)     


Les élites de l'ancien monde.
Je suis presque effaré d'entendre comment s'expriment les "élites" de l'ancien monde de droite et surtout de gauche toutes unies dans une sorte de bashing réactionnaire contre les gilets jaunes et ceux qui s'agrègent autour (transports, lycées, agriculture..). Ces vieilles élites amalgament casseurs, agents obscurs et autres opportunistes pour mieux dénaturer ce vaste mouvement de colère inorganisée parce que remontant du fond de chaque individu. Il est pathétique de voir comment ces vieux donneurs de leçons (intellectuels, politiques, professeurs, ex contestataires..) se débattent dans des arguties d'une étonnante vacuité. Tout mouvement qui germe et éclot hors les standards de la contestation dite encadrée ne peut être qu'ingérable, et c'est précisément ce qui caractérise ce que nous vivons actuellement. De fait, les gilets jaunes jettent aux orties non seulement des ministres et président mais aussi les cadres de la pensée dominante. Pensée devenue unique comme un parti dénué de tout sens critique. Les dégâts ne sont pas seulement chiffrables en millions d'euros. La casse s'opère également dans les esprits. Et sur ce point personne ne s'offusque et c'est bien normal puisque ces victimes collatérales sont porteuses de leur propre cécité. Quant aux dégâts humains, nos morts et nos blessés dans les confrontations, ils sont à supporter moralement par un ensemble d'individus qui forment la "société", soit nous tous, et là encore nombreux ceux qui fuient leur responsabilité (président, ministres, politiques et les élites citées plus haut). La violence de la désespérance sociale et économique a trouvé son pendant dans la violence du verbe, et physique. Une issue ? Je pense qu'il faut extraire un certain mal (français) par le mal (la douleur) d'un charivari général qui établirait les bases d'une nouvelle organisation morale entre les personnes (argent, rémunération, environnement, lien social..). Si cela ne devait pas se faire, alors nous pouvons craindre la mainmise des extrêmes de droite, amenés par des décisions politiques et économiques souvent désastreuses, sur nos vies. Pourquoi de droite ? Parce que l'extrême gauche vient d'atteindre, avec les événements de ces dernières semaines, son point de contentement ultime ce qui la neutralise largement tandis que la droite extrême (française) est en complète frustration depuis des décennies.
(Jeudi 6 décembre 2018. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)

Champs-Élysées interdits, Champs-Élysées envahis, Champs-Élysées martyrisés, mais Champs-Élysées en jaune.

"Les dimanches d'été, le soir, vers les six heures,
Quand le peuple empressé déserte ses demeures
Et va s'ébattre aux champs,
Ma persienne fermée, assis à ma fenêtre,
Je regarde d'en haut passer et disparaître
Joyeux bourgeois, marchands,
Ouvriers en habits de fête, au coeur plein d'aise ;
Un livre est entr'ouvert près de moi, sur ma chaise :
Je lis ou fais semblant ;
Et les jaunes rayons que le couchant ramène,
Plus jaunes ce soir-là que pendant la semaine,
Teignent mon rideau blanc.."
(extrait d'un poème de Charles-Augustin Sainte-Beuve)
(Samedi 1er décembre 2018. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)

Du violet aux joues.

Des milliers de femmes arboraient dans les manifestations des "Nous Toutes" la couleur du violet, la même couleur que les bleus lorsqu'elles sont frappées et violées. Ou bien ce rose violet sur les joues, la couleur de la honte lorsqu'elles sont victimes d'agressions sexistes. Il n'y a pas de hiérarchie à faire entre un regard, une remarque, une main, un abus ou un viol. Tous ces comportements tiennent du même sentiment de domination et d'impunité chez les hommes auteurs de ces actes qui leur paraissent si anodins. Il est tout simplement impensable que dans les sociétés dites modernes il puisse encore y avoir des hommes dont le regard porté sur les femmes est celui de l'irrespect. Lorsqu'un homme met la main aux fesses d'un autre garçon un déferlement de haine s'abat sur le provocateur (pédé, enculé..) par contre quand il s'agit des fesses d'une femme, alors on rigole, des clins d’œil s'échangent entre machos.. L'éducation manque à ces hommes, souvent jeunes, et se croire le plus fort démontre en fait une faiblesse, celle d'être inculte. Une personne, peu importe femme, homme ou enfant, est un être intégral et donc impossible à toucher à/dans son intégrité. Tout dérapage remet en cause le fondement même de l'humanité. Il est temps de revenir à se (re)considérer.
(Lundi 26 novembre 2018. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)

Yellow saturday with gas, pavers and blood.
Sur fond de ras-le-bol fiscal un grand défoulement a eu lieu aujourd'hui le 24/11/2018 sur les Champs-Élysées à Paris. De la joie, des cris, des pleurs et des grenades. Cet événement, rapporté dans le monde entier, est un axe fondamental de promotion du "vivre ensemble" à la française. Une très belle réussite pour inciter de nombreux visiteurs à venir dans notre belle capitale. Et lorsque les Autorités assignent un lieu de rassemblement, les Français (les Gaulois) n'en veulent pas, bien indisciplinés qu'ils sont (c'est leur charme tant envié), ils préfèrent choisir eux-mêmes l'endroit. Puis certains d'entre eux en profite pour remodeler l'aspect de la grande avenue en voulant montrer ainsi leur sens du bon goût, lui aussi célèbre. Gageons que le jeune président français connaîtra à son tour un formidable succès. Avoir pu, en si peu de temps, rassembler tant de citoyens pour une si belle fête débouchera sur des contrats mirifiques. Il n'aura pas besoin de traverser la rue, de nombreux pays vont se l'arracher. En attendant, la bonne humeur se propage en France avec une sorte de plénitude qui rappelle la fleur au fusil de nos vaillants soldats qui partaient autrefois sur le front. A ce jour, beaucoup de Français n'en reviennent pas - de vivre dans un tel bonheur.
(Samedi 24 novembre 2018. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)

De la manipulation des images et des cerveaux. 
Chacun peut dire, croire, faire dire et faire croire selon son camp. Les discours et les images tenus et diffusés dans les manifestations des gilets jaunes montrent bien comment il est facile et donc très dangereux de manipuler. On coupe un bout d'une scène pour ensuite raconter une histoire différente etc. L'adhésion à un mouvement, une idéologie, une religion, une politique, un gouvernement, implique l'abandon de la vérité au profit d'une seule et unique version. La sienne. Tous les drames émergent de cette violence initiale.
(Mercredi 21 novembre 2018. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)

Manifestations du 17/11/2018 : quand deux obstinations se figent (gouvernement et manifestants) des catastrophes peuvent vite arriver. Je trouve cette situation stupide et le gouvernement connaissait les risques, ne fallait-il pas reporter cette taxe supplémentaire sur les carburants pour calmer l'énervement général ? Cette situation peut se résumer ainsi : dresser les Français les uns contre les autres est toujours dangereux. 1 mort, des dizaines de blessés.. Une belle journée pour l’imbécillité politique et sociale.
(Vendredi 17 novembre 2018. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)

Les gilets de sauvetage.
Le 17 novembre 2018 des femmes et des hommes  se sont regroupés un peu partout en France pour manifester leur mécontentement relatif à une surtaxe (dite écologique) sur le carburant déjà très cher. Parés d'un gilet jaune (celui obligatoire à mettre dans sa voiture en cas de panne ou d'accident sur la route) ils veulent certainement aussi montrer une colère plus grande quant à la politique mise en place par le président de la République. Et si ces gilets se transformaient en gilets de sauvetage pour ledit président ? Ne devrait-il pas se saisir de cette occasion pour réviser sa politique et ses mauvaises tendances verbales ? Le président est un homme intelligent, il peut donc changer d'avis. Ou alors..
(Vendredi 16 novembre 2018. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)

De la société du salaire à celle des primes.

ologie elle-même car elles sont massivement rejetées. Quelle erreur que de vouloir joindre écologie et nouveaux impôts dans un contexte de très forte pression fiscale (de quoi en dégoûter plus d'un relativement à ladite écologie !). Pour revenir à notre propos liminaire, cette nouvelle société de la "prime" vient concrètement défaire l'équation travail = salaire. De primes en primes le gouvernement déplace la notion de rémunération vers celle d'une assistance qui tend dans les faits à mettre un grand nombre de citoyens en situation de dépendance alors même que le travail, et sa juste rémunération, devrait être au coeur de tous dispositifs. Pour le moment le chômage ne baisse pas et ce recours aux "primes" devient affligeant. N'aurai-il pas fallu ponctionner une partie du revenu fiscal supplémentaire au niveau de l'Etat, induit par la hausse du pétrole et donc de l'essence, à ces mesures écologiques ? Mais aussi, mettre en place une participation des entreprises, avec une défiscalisation correspondante, sous forme d'un versement ponctuel pour compenser le coût de l'essence en forte hausse (de même avec les versements de Pôle Emploi aux personnes sans travail) ? Nous voyons bien ici que l'imagination est remplacée par des mesures gouvernementales sans créativité. Utiliser toujours les mêmes vieilles recettes provoquent chez les Français un sentiment de rejet. Cette nouvelle taxe sur l'essence, sous couvert d'écologie, arrive à un très mauvais moment (n'importe quel étudiant en marketing ou école de commerce pourrait le dire à Monsieur Macron). Et utiliser la politique des "primes" provoque une frustration supplémentaire, celle d'être considéré, en tant que citoyen, comme des gens perdus dans la pauvreté. C'est certainement le plus grave politiquement et sociologiquement.
(Mercredi 14 novembre 2018. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)

Les attentats du 13 novembre 2015, après ceux contre Charlie Hebdo et avant Nice sont des actes fous. Le passage vers ces actions terribles ne correspond pas à une démarche sensée mais à une réaction. Réaction à quoi ? L'intervention au Moyen Orient de troupes occidentales ? L'intolérable sort réservé aux Palestiniens ? Il y a de cela, c'est certain, mais surtout une allégeance à une idéologie mortifère propagée par des maîtres penseurs-tueurs qui mélangent religion, sectarisme, volonté de contrôler, même à distance, des gens qui vont servir en pseudo soldats. Ajouter de l'horreur à l'horreur n'a jamais été une stratégie, sauf à vouloir tuer et se suicider collectivement dans des actes définitivement stériles et nihilistes. Utiliser des bombes humaines est le désespoir absolu. Je pense à toutes les victimes à travers le monde.
(Mardi 13 novembre 2018. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)

En ce 11 novembre 2018 nous sommes toujours confrontés aux mêmes "ismes" : multi ou uni, ces ismes sonnent comme une impossibilité à envisager le monde autrement que par le pr/isme des égo/ismes. Patriot/isme, national/isme, crétin/ismes.. Et si la terre tournait un jour sous un autre suffixe, par exemple "té" pour Beauté, Fraternité. Vous prendrez bien un "té" avec moi ? 
(Dimanche 11 
novembre 2018. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)

En écoutant le PR parler de Pétain il faudrait voir deux choses : le fait historique et le fait juridique. Pétain n'existe pas/plus après les décisions de déchéance le concernant. Il n'est pas juridiquement une personne qu'il serait possible d'exhumer et à ce titre le fait historique (relativement à sa période 14/18) s'efface entièrement. Il est donc vraiment étonnant qu'un président puisse oublier cette hiérarchie.
(Mercredi 7 novembre 2018. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)

Populisme (Europe, Asie, Amériques etc.) : le fascisme exerce une domination sur les esprits en manque de repères (sexualités, famille, démocratie, esprit critique..). Ces repères se trouvent bousculés par des changements incompréhensibles pour une masse d'individus incapables de se positionner par eux-mêmes et ils s'en remettent à des démagogues. L'art, la culture, l'enseignement, l'empathie et le respect sont aussi de ces repères qui s'estompent au profit de la violence verbale et physique. Le vide se remplit à coups de crosse, à nous de nous protéger tout en luttant, chacun avec ses moyens. Nous ne devons pas désarmer.
(Lundi 29 octobre 2018. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)

Et si M. Macron nous préparait l'arrivée du FN ?
 

La question pose problème. Le choix des mots du président, certaines agressivités verbales de sa part, une nette tendance à la provocation, un comportemental orienté vers un autoritarisme étonnant, des atermoiements politiques ambigus, une propension à vouloir tout contrôler en jouant au "chef", des décisions d'ordre social elles-mêmes qui flirtent avec des discours quasi extrêmes.. Le tout ressemble à un copier-coller d'une sémantique (et de choix politiques) qui s'approche des Le Pen et Wauquiez. Ceci est inquiétant car selon le principe que l'original vaut mieux que la copie, se pose donc la question énoncée plus haut. Peuvent se rajouter à ces points des péripéties plus au moins graves (le "non non non" à un jeune qui l'appelle Manu et aujourd'hui les images désastreuses de son collaborateur tabasseur) qui accentueront cet aspect d'autoritarisme dont, concrètement, une grande partie de français est en attente en soutenant le FN. Nous avons eu un président fainéant, un président excité, un président flanby, nous avons maintenant un président inquiétant. Il faut que M. Macron change très vite ses choix et ses attitudes sinon, oui, à la fin de son quinquennat le FN et/ou Wauquiez seront portés par ce jeune président qui apparaît de plus en plus incertain. 
(Jeudi 19 juillet 2018. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)

D'autres articles ont été publiés entre 2013 et 2017, certains seront remis en ligne après actualisation.

Madame Merkel (CDU) a-t-elle définitivement introduit en Allemagne, avec comme initiateur Monsieur Schröder, la notion de travail démonétisé ? 
La valeur du travail chez nos voisins a été particulièrement baissée avec la création de catégories de personnes (environ 5 millions, ou plus selon d’autres calculs), ayant obligation d’exercer un emploi pour quelques euros de l’heure (autour de 4 €), après une certaine période de chômage, et ceci dans le cadre généralisé de jobs intérimaires ou partiels, sous peine de ne plus bénéficier d’aucune aide sociale, ou bien celle-ci, dans certaines conditions, ramenée à un montant quasi symbolique de l’ordre du subside. Le concepteur de cette idée d’un travail « payé », même très peu, au lieu de l’assistance chômage (le terme « assurance » aurait ainsi disparu) est Monsieur Peter Hartz ancien responsable des ressources humaines chez Volkswagen et conseiller, en son temps, du chancelier Gerhard Schörder (SPD). Il donnera son nom à cette règle, devenue dispositif légal, avec des évolutions successives pour arriver, aujourd’hui, à « Hartz IV », quatrième du genre. Il est à noter que ces mini salaires s’accompagnent de contraintes fiscales, pour l’entreprise, elles aussi extrêmement basses. Démonétiser le travail, en l’occurrence, serait le fait de détruire, de discréditer la notion de celui-ci par une double action : absence de valeur humaine dans la non reconnaissance des compétences professionnelles d’une personne (puisque le travailleur se doit d’accepter toute proposition possiblement déconnectée de sa formation ou de son expérience) et valeur marchande du travail abaissée, par le biais du montant du salaire particulièrement faible. Le contexte allemand doit être rappelé : concurrence des travailleurs limitrophes (par exemple la Pologne) qui apportaient une main-d’oeuvre peu coûteuse, réunification du pays avec l’arrivée de travailleurs (et de chômeurs) est-allemands aux salaires structurellement bas, présence importante et historique de « Gastarbeiter », les travailleurs immigrés intra ou hors Union Européenne (Turquie, Grèce, et les pays anciennement issus du « bloc de l’Est »). L’ensemble de ces facteurs humains s’est rajouté au contexte récent de difficultés économiques en Europe, et donc aussi en Allemagne, liées à la grave crise bancaire, et de confiance, elle-même mondiale. Pour gérer ces complexités successives, les responsables politiques et économiques à Bonn, puis à Berlin, ont été dans l’obligation de trouver un axe qui devait aplanir, ou plutôt agréger, des exigences contradictoires porteuses de conflits internes à hauts risques (chômage pléthorique, haine entre les allemands de l’ouest et de l’est, rejet des étrangers..) et ce qui a prévalu se trouvait dans le cœur même de la problématique : d’un côté protéger au maximum les piliers du dynamisme allemand (essentiellement les secteurs industriels et chimiques mais aussi la recherche et l’innovation), ne pas alourdir les coûts salariaux des PME, et de l’autre, conséquemment, ramener les prétentions sociales à un niveau qui ne pouvait que baisser (pour un grand nombre de citoyens) afin d’éviter toutes tendances inflationnistes. Nous ne pouvons que constater le succès des opérations : la cohésion sociale en Allemagne est, bon gré mal gré, maintenue, l’activité industrielle aussi, les exportations tout autant. Alors, dans la création de ces nouvelles catégories (de « pauvres travailleurs », nous somme passés à la réalité de « travailleurs pauvres »), pouvons-nous y voir LA solution universelle, à dupliquer un peu partout en Europe ? De quelles conséquences la démonétisation du travail est-elle porteuse ? D’une inflation classique, ne sommes-nous pas passés à l’inflation d’une nouvelle pauvreté, strate supplémentaire, étonnante, d’une société de plus en plus éclatée ? De la valeur du travail, nous arrivons à un travail sans valeur(s). Observer ce qui se passe en Allemagne amène à réagir contradictoirement, où une certaine admiration (jalousie ?) se mêle à une angoisse d’un avenir qui pourrait nous ramener vers des situations ambiguës, avec des comportements sociaux et culturels difficiles à appréhender (trop de frustration, trop de polarisation : personnes âgées très nombreuses, enfants absents du fait d’une natalité réduite, trop de travailleurs sans avenir et dévalorisés, classes moyennes et hautes protégées) qui diffusent un goût indéfinissable dans une appréciation simplement heureuse de cette situation.  Mais espérons que ce modèle (temporairement allemand ?) aboutira un jour sur une organisation économique et sociale stabilisée et conviviale. 

(Lundi 23 septembre 2013. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)