Le ruissellement est à inverser. 
Dans l'économie dite libérale un grand concept s'est installé dans les discours, celui du ruissellement par lequel, et venant d'en haut, la société serait irriguée par les valeurs ajoutées du capital. En libéralisant les initiatives grâce à des appuis fiscaux conséquents au profit des entreprises et des personnes détentrices d'importantes richesses, cette théorie souhaite démontrer que si ces groupes supérieurs peuvent s'organiser avec moins de contraintes fiscales et administratives ils pourraient en faire bénéficier une grande partie des populations modestes. Mais n'est-ce pas plutôt le contraire qui serait vrai ? Le ruissellement proviendrait beaucoup plus d'en bas. En effet, des salaires corrects et sécurisés apportent, de par la masse même des personnes concernées (les travailleurs) un flux de consommation, lui-même sécurisé, directement aux entreprises (ventes, carnet de commandes). Le président français a utilisé cette notion du ruissellement en accentuant les aides aux groupes supérieurs et, en même temps, en aggravant la fiscalité des plus fragiles. Nous avons très vite constaté que cette erreur pouvait provoquer des mécontentements puissants. Il serait utile de reconsidérer ce ruissellement en l'inversant pour le faire partir d'en bas. L'organisation sociale est comme une pyramide, il faut d'abord consolider la base puis le haut, la pointe, car un écroulement se produit toujours par un socle trop fragile. Et dans ce cas le haut tombe avec.
(Samedi 15 décembre 2018. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)