Avec des mesures dites de "primes, nous arrivons en France à créer les conditions étonnantes d'un nouvel assistanat particulièrement vexant. Ainsi, dans le cadre de nouvelles taxes (impôts) se rajoutant à un prix de l'essence déjà très élevé, le gouvernement actuel met en place une série de primes destinées aux plus fragiles. Et au passage, présenter ces nouvelles taxes dans un souci écologique est une bien mauvaise chose pour l'écologie elle-même car elles sont massivement rejetées. Quelle erreur que de vouloir joindre écologie et nouveaux impôts dans un contexte de très forte pression fiscale (de quoi en dégoûter plus d'un relativement à ladite écologie !). Pour revenir à notre propos liminaire, cette nouvelle société de la "prime" vient concrètement défaire l'équation travail = salaire. De primes en primes le gouvernement déplace la notion de rémunération vers celle d'une assistance qui tend dans les faits à mettre un grand nombre de citoyens en situation de dépendance alors même que le travail, et sa juste rémunération, devrait être au coeur de tous dispositifs. Pour le moment le chômage ne baisse pas et ce recours aux "primes" devient affligeant. N'aurai-il pas fallu ponctionner une partie du revenu fiscal supplémentaire au niveau de l'Etat, induit par la hausse du pétrole et donc de l'essence, à ces mesures écologiques ? Mais aussi, mettre en place une participation des entreprises, avec une défiscalisation correspondante, sous forme d'un versement ponctuel pour compenser le coût de l'essence en forte hausse (de même avec les versements de Pôle Emploi aux personnes sans travail) ? Nous voyons bien ici que l'imagination est remplacée par des mesures gouvernementales sans créativité. Utiliser toujours les mêmes vieilles recettes provoquent chez les Français un sentiment de rejet. Cette nouvelle taxe sur l'essence, sous couvert d'écologie, arrive à un très mauvais moment (n'importe quel étudiant en marketing ou école de commerce pourrait le dire à Monsieur Macron). Et utiliser la politique des "primes" provoque une frustration supplémentaire, celle d'être considéré, en tant que citoyen, comme des gens perdus dans la pauvreté. C'est certainement le plus grave politiquement et sociologiquement.
(Mercredi 14 novembre 2018. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)
(Mercredi 14 novembre 2018. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)