Smic et grand débat.
Lors des tous débuts, les Gilets Jaunes protestaient aussi contre un smic beaucoup trop bas et manifestaient dans les rues et sur les ronds-points pour une augmentation de 200 Euros mensuels (soit environ et en moyenne devant passer de 1200 Euros nets à 1400 Euros nets). Il n'y a pas eu d'augmentation, sauf les 1,5% prévus avant les manifestations ce qui correspond à moins de 20 Euros. Se rajoutent à ce montant des mesures d'accompagnement prises en urgence par le gouvernement sans connaître vraiment le montant final en terme de pouvoir d'achat que toucheraient les personnes concernées. Depuis, les Gilets Jaunes poursuivent leur mouvement et bénéficient d'une prime exceptionnelle appelée "grand débat". Il est à craindre que ce grand débat, même national, ne puisse les satisfaire. Pourquoi donc, côté gouvernement, n'y a-t-il pas eu d'initiative prise en convoquant un autre grand débat avec patronat, syndicats ouvriers, Gilets Jaunes et ministres pour aborder concrètement une véritable augmentation du smic ? Quelle est la nature de ce blocage, de ce dogme anti-augmentation du smic ? Une des raisons avancée serait, d'après le gouvernement mais surtout le président de la république, qu'une [forte] augmentation de ce smic serait un facteur aggravant de chômage et de faillites des petites et moyennes entreprises. Mais même avec un smic très bas, le chômage n'a cessé d'augmenter et les faillites aussi. Donc, à smic très bas, chômage en progression. Et si l'inverse était vrai ? Et si un salaire décent n'était pas l'ennemi du travail et encore moins d'une consommation des ménages pérennisée ? Le président de la république et le gouvernement ont sur la conscience 11 morts, des centaines de blessés dont certains mutilés à vie. Tout ceci pour ne pas avoir voulu correctement négocier la valorisation du smic. Le coût humain et ceux des dégâts provoqués par une petite partie des protestataires ne tarderont pas à rattraper le coût d'un smic qui aurait dû, lui aussi, être l'objet d'un débat national.
(Samedi 16 février 2019. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)