Cérémonies sacrificielles. 
Les gilets jaunes de manifestent pas, ils protestent. Et avec eux, par procuration, une très grande partie des Français (selon les sondages de soutien massif). Ceux qui sont sur les points de barrages et dans les rues ont opté pour un engagement personnel qui s'apparente à un sacrifice. Il y a eu morts et blessés, et ce sacrifice prend dramatiquement tout son sens. Un autre sacrifice pourrait répondre aux protestataires, celui du départ du président de la République. Même si le premier ministre démissionnait, cela ne serait pas suffisant (dans les faits le président sacrifierait son PM sans que cela ne soit interprété comme juste, et suffisant). Ce qui serait juste, aux yeux des gilets jaunes, ce serait la démission du président car leur constat est sans appel : fiscalité injuste sans dialogue, comportement irritant inutile, trop d'appui unilatéral au bénéfice d'une population avantagée et large faillite de sa politique. Lorsqu'un président de la République provoque tant de colère, et de dégâts sur le plan de la morale et de l'injustice, il ne reste plus grand-chose à faire. La suite de son mandat est obéré et il se retrouve concrètement limité dans ses actions. Son départ serait le point d'orgue d'un vaste mouvement ; et probablement la base d'un redémarrage salutaire de la vie économique, sociale et politique. Il y a des moments où partir n'est pas un acte de faiblesse dans la décision mais plutôt une force. Le président devrait se montrer suffisamment fort dans ce sens. Le contraire, par contre, pourrait s'assimiler à une obstination sans issue et mettrait en place une sorte d'agonie dont tout le pays souffrirait. Avec là encore de nombreux problèmes en vue.
(Dimanche 9 décembre 2018. Auteur: aywerth, reproduction possible après autorisation)